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Marché mondial des céréales
Le déficit de production s’amplifie

Revus à la baisse, les volumes céréaliers restent attendus en hausse sur un an. La demande progresserait, du fait de l’essor du biéthanol notamment

LE CIC souligne, dans son rapport en date du 28 juin, le nouvel accès de fébrilité qu’on connu les marchés mondiaux des céréales le mois dernier avec des prix du blé, en particulier, qui ont enregistré de nouveaux gains substantiels de l’ordre de 25 à 50 $/t. La précarité des disponibilités mondiales a exacerbé la sensibilité à l’évolution de la météo. Les conditions sèches et très chaudes réduisent en effet le potentiel de rendement dans certaines régions, tandis que des pluies excessives affectaient la qualité dans d’autres. Malgré un bref fléchissement des taux de fret maritime, ceux-ci sont restés élevés, constituant un autre fardeau considérable sur la facture de nombreux importateurs.

Les stocks céréaliers mondiaux chuteraient à leur plus bas niveau depuis trente ans

La sécheresse prolongée en Ukraine et en certains points de la Russie et de l’Europe ainsi que le repli marqué des semis au Canada ont entraîné une réduction de 10 Mt des prévisions de la production mondiale de céréales, à 1.656 Mt. Mais ce chiffre ferait tout de même 87 Mt de plus qu’en 2006. Les perspectives de rendements restent bonnes aux états-Unis et les pluies en Australie ont amélioré la situation des céréales d’hiver.

Si la réduction des disponibilités se traduira par une utilisation réduite en nutrition animale, le total de la consommation devrait augmenter de 2,7 % à un chiffre record de 1.675 Mt, avec une forte hausse de l’utilisation pour la fabrication d’éthanol. Les stocks mondiaux de céréales devraient reculer de 19 Mt au cours de 2007/08 à 236 Mt, le plus petit niveau depuis trente ans. Du fait de la précarité de l’offre et des prix élevés des céréales, les prévisions d’échanges sont abaissées de 3 Mt et placées à 216 Mt, tout juste en deçà du total de 2006/07.

Le stock de report de blé estimé n’avait plus été aussi peu élevé depuis douze ans

En retrait de 7 Mt sur le mois, les prévisions de blés tendres se situeraient à 614 Mt (593 Mt l’an dernier). Ceci fait suite aux conditions sèches et très chaudes ayant régné en Ukraine, dans le sud de la Russie et le sud-est de l’Europe. Même si de fortes pluies dans certains états membres du nord de l’UE risquent de compromettre la qualité du blé, la production de l’UE devrait augmenter par rapport à l’an dernier. Les semis de blé de printemps au Canada ont été inférieurs aux attentes et pourraient être au plus bas depuis 1970. La qualité du blé Hard Winter américain est inférieure à la normale, ce qui soulève des inquiétudes en termes de disponibilités de blé de meunerie de qualité.

Encouragés par les prix élevés, les semis devraient augmenter en Argentine et les pluies ont sensiblement amélioré les perspectives en Australie. Les projections de consommation mondiale de blé reculent de 5 Mt par rapport au mois dernier à 619 Mt, en raison de la réduction des estimations d’utilisation dans l’alimentation animale, notamment dans la CEI et l’UE. Les prévisions de stocks de clôture sont abaissées de 4 Mt à 111 Mt, dont 31 Mt chez les cinq principaux exportateurs, le niveau le plus bas en douze ans. Avec des disponibilités plus tendues, les échanges mondiaux devraient être inférieurs à l’an dernier, à 107 Mt, 2 millions de moins que le mois dernier. Les prévisions d’achats par l’Afrique sub-saharienne sont abaissées du fait des coûts élevés à l’importation. Avec moins de blé disponible depuis la région mer Noire, les expéditions de l’Argentine, de l’Australie et des états-Unis sont révisées à la hausse, mais la précarité des disponibilités va brider les exportations du Canada et de l’UE.

Incorporation de maïs accrue dans le secteur de la nutrition animale

Les prévisions de production de maïs sont abaissées d’1 Mt à 750 Mt (696 Mt, l’an dernier). Après des pluies dans l’est du grenier à maïs, les états-Unis restent bien placés pour moissonner une récolte exceptionnelle de 315 Mt, mais le temps adverse va réduire les rendements en Chine. Dans l’hémisphère sud, les semis de la prochaine récolte devraient augmenter en Argentine. Le total de la consommation est estimé à 762 Mt, 1 Mt de plus que le mois dernier en raison de l’utilisation plus élevée en alimentation animale au sein de l’UE et au Mexique. Les stocks de clôture devraient se situer à 86 Mt – le niveau le plus bas en trente ans – dont 24,5 Mt aux états-Unis. La demande à l’affouragement permet d’augmenter les prévisions d’échanges mondiaux d’1 Mt, à 85 Mt, juste en dessous du total de 2006/07. Malgré la concurrence accrue de l’Argentine et du Brésil, les états-Unis devraient compter pour près de 60 % des exportations de maïs en 2007/08.

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