CLIN D’ŒIL
Élection
Comme les apôtres des Évangiles, ils étaient douze sur la ligne de départ, soit par ordre alphabétique (et désormais pour mémoire) : Arlette, Dominique, François, Frédéric, Gérard, Jean-Marie, José, Marie-George, Nicolas, Olivier, Philippe et Ségolène. Pour ce premier tour, à la différence de nos douze apôtres, qui étaient tous de sexe masculin (sauf toujours possible nouveau roman à clef type Da Vinci Code) on dénombrait quatre femmes aspirant à nous gouverner au nom de Marianne. Vieux briscards, comme jeunots dans la politique, danseur(se)-étoile comme petit rat, promettant tout et n’importe quoi (les promesses n’engageant —on le sait— que ceux qui les entendent), ils (elles) ont tous vaillamment combattus. Battant campagne à pied, à cheval, en voiture, tracteur, avion, etc. Interviews tous azimuts et médias réunis (y compris les bien connus "Funérarium magazine" et "Rottweiler News"). Meetings dignes des idoles du show-biz avec groupies et fans déchaînés, visites au pas de charge d’entreprises, salons, expositions et bien entendu les inévitables marchés sans lesquels une campagne électorale dans l’Hexagone ne saurait être. Que de sourires forcés (bonjour les zygomatiques !), combien de poignées de mains, tapes amicales dans le dos et de bisous ! On les imagine vannés, car mener campagne pour l’élection reine, qui est celle de l’Elysée, ce n’est vraiment pas une sinécure ! Et l’on est en droit de se demander pour ceux (celles) dont la candidature se situait entre baroque et folklore, qui savaient dès franchie, la barrière des signatures, qu’ils n’avaient aucune chance d’aller en finale, pourquoi ils continuaient à tant se démener ? Sans surprise (pas besoin des instituts de sondage) au lendemain de ce premier tour, comme au bowling, la boule des suffrages en a éliminé dix, et il n’en reste plus que deux. C’est le cruel jeu électoral. Certains bookmakers rompus aux arcanes de la politique triomphent (on vous l’avait bien dit !), d’autres, qui avaient pris leur désir pour des réalités se sont plantés (mines renfrognés) et puis, il y a ceux qui, sans s’être saoulés de la logorrhée des commentaires dont nous ont abreuvé depuis tant de semaines l’ensemble des politologues patentés de France et de Navarre ont trouvé le tiercé gagnant ! Et de plus dans l’ordre ! Citoyens avisés de la chose politique, ou illustration du dicton "aux innocents les mains pleines" ?