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Douches froides

Cérès ! Déméter ! Les dieux des céréales seraient-ils tombés sur la tête ? Les mauvaises nouvelles pleuvent sur les producteurs de grandes cultures rassemblés au sein d’Orama. Après le séisme provoqué par l’article du Monde annonçant le gel des cultures commerciales OGM, le pas en avant fait par les états-Unis dans les négociations à l’OMC, l’imminence d’un plan phytosanitaire drastique, la Commission veut suspendre les droits à l’importation sur les céréales ! Certes, cette mesure ne devrait avoir qu’un impact limité et ne serait que temporaire. Mais même notre ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, doute de son caractère provisoire et il craint qu’elle affaiblisse la position européenne à l’OMC.

Ces producteurs –qui ne représentent somme toute pas l’ensemble du monde agricole– auront à peine eu le temps de se réjouir des prix rémunérateurs que cette même hausse des cours se retourne contre leurs intérêts : elle justifie le retrait des barrières douanières qui pourrait constituer une étape dans la remise en cause de la Politique agricole commune. Le président de la République avait d’ailleurs annoncé la couleur au Space, en septembre dernier lors de son discours : avec des prix au sommet, il veut “une nouvelle Pac”. Les objectifs sortis des premières concertations du Grenelle de l’Environnement sont eux aussi radicaux : l’agriculture doit changer du tout au tout, mais a priori pas au sens où le Président l’entend. Les adhérents d’Orama, qui espèrent séduire l’opinion publique en communiquant plus, semblent cependant garder —en apparence ?— leur sang froid et s’en remettent à Nicolas Sarkozy qui “tranchera”. Le Président voulant sortir de “l’immobilisme et du conservatisme”, l’avenir s’annonce de toute manière tumultueux pour ces producteurs de grandes cultures… qui ne doivent plus savoir à quel saint se vouer.

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