Coop de France Nutrition Animale
« Nos marges sont à la traîne » par rapport à la hausse vertigineuse des cours des matières premières, assure Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale. En effet, depuis juin 2006, l’IPAA a doublé. « Nous n’avons passé qu’environ 60 €/t de hausse depuis la récolte, alors qu’il en faudrait 100 ». « Et c’est sans prendre en compte la tension de l’énergie ». Répercuter la hausse s’avère d’autant plus difficile pour les Fabs que leurs clients éleveurs ont eux-mêmes du mal à le faire. Et « même si nous souhaitons accompagner la filière » dans ses difficultés, cela n’était pas tenable. Autre explication à ce décalage : les fabs « ne croyaient pas en une tension continue »et ont tardé à revoir leurs tarifs. De même les couvertures sont en retrait sur 2006. Dans ce contexte, « il y a une crise des trésoreries » assurent les représentants de la profession. Les encours sont significatifs, les besoins en fond de roulement ont doublé en quinze mois et « les banques ne sont pas toujours prêtes à accompagner les entreprises, qui vont souffrir ». Cela pourrait accélérer la restructuration du secteur alors qu’une centaine d’entreprises et près de 40 unités de production ont déjà disparu entre 2000 et 2006.
La volatilité, liée au caractère spéculatif, est inédite en France sur les céréales et complexe à gérer. La coopération assure à cet égard avoir « un rôle spécifique à jouer dans la régulation des marchés pour trouver le meilleur équilibre entre amont et aval ».
Point positif de l’année, avec 22 Mt produites, l’activité des fabricants d’aliments progresse de plus de 2 %, alors qu’elle chutait depuis 2001. Ce bilan masque des disparités : en « baisse sérieuse en 2005/06 », les aliments “volailles” « reprennent de la vigueur » liée à l’après grippe aviaire (8,6 Mt). Le segment “porcs” continue sa descente (6,3 Mt) et le “bovins” sa progression initiée en 2004 (5 Mt).