Agralys
Le groupe coopératif beauceron présente des résultats corrects pour la campagne 2005/2006
DÉFIS. Après avoir enregistré des résultats corrects pour 2005/2006, le groupe Agralys se prépare à vivre une campagne 2006/2007 plus difficile et marquée par les baisses de volume d’une récolte décevante. « Néanmoins, notre groupe est armé pour faire face à ses engagements » précise Jacques Dousset, président d’Agralys. Au-delà de l’aspect commercial des choses, la grande priorité reste la réduction des coûts, « c’est un objectif permanent ».
Pour l’avenir, le groupe coopératif s’est engagé dans le projet de production d’éthanol BENP Lillebonne, qui se concrétise par la construction en cours de l’usine de Lillebonne (Seine-Maritime). Laquelle devrait être opérationnelle et livrer ses premiers clients avant l’été 2007. « Nous restons convaincus que la diversification vers le bioéthanol élargit le champ des arbitrages possibles pour assurer le revenu des céréaliers » précise Jacques Dousset.
En ce qui concerne 2005/2006, la collecte totale du groupe Agralys se situe à 1,96 Mt. Elle est à peine au niveau de celle d’une année normale, principalement en raison de l’impact important des très fortes chaleurs de juin sur les rendements de blé tendre et de blé dur. L’année 2005 s’est singularisée par un nombre très élevé de jours échaudants (14 jours à plus de 30 °C) au cours du mois de juin.
Seules les cultures précoces (orges d’hiver et colza) ont limité les conséquences de cette fin de cycle chaude et sèche. 2005 restera même un excellent cru en colza avec un rendement moyen record de 42 q/ha sur l’ensemble de la zone d’Agralys et en orge d’hiver dont la moyenne atteint 84 q/ha. Cette dernière a par ailleurs bénéficié d’un marché favorable : durant les trois-quarts de la campagne, le prix de l’orge d’hiver s’est situé au niveau de celui du blé tendre, lequel a toutefois atteint son niveau le plus bas depuis la nouvelle Pac. En blé tendre et en blé dur par contre, les températures excessives de juin ont eu un impact considérable sur le poids de 1.000 grains, entraînant une perte de rendement de l’ordre de 20 % par rapport au potentiel que les cultures exprimaient courant mai. Au final, les rendements sont en recul par rapport à l’année précédente, s’établissant à 76 q/ha contre 85 q/ha en blé tendre et à 66 q/ha contre 74 q/ha en blé dur. Pour la sixième année consécutive, le rapport de prix entre le blé dur et le blé tendre est proche de 1,5, faisant plus que compenser la différence de rendement qui se situe à son niveau habituel d’environ 8 à 10 q/ha.
La récolte 2006 quant à elle est jugée médiocre par Agralys. Seule la production de blé dur s’en tire, atteignant son plus haut niveau depuis la nouvelle Pac en raison d’un forte augmentation des surfaces, allant de 30 à 40 % selon les départements.
Pour la campagne commerciale 2005/2006 en ce qui concerne Agralys, malgré les prix bas, il y a eu peu de recours à l’intervention (un peu de blé et d’orge) et la campagne s’est terminée avec des stocks de report tout à fait raisonnables en tous produits.
En blé tendre, les récoltes suffisamment abondantes, s’ajoutant aux stocks de report, ont permis d’approvisionner les marchés sans difficulté et ce, d’autant plus que la grippe aviaire est venue perturber le marché de l’alimentation animale durant l’hiver. Dans ce contexte, les prix de marché ont stagné aux alentours du prix d’intervention.
Heureusement pour le bilan de fin de campagne, et malgré la concurrence de l’origine mer Noire, les ventes de blé tendre à l’exportation sur pays tiers ont finalement atteint un bon niveau (6 Mt, soit 20 % de la production française). Pour la deuxième année consécutive, l’orge de brasserie connaît une campagne commerciale difficile en raison des problèmes d’exportation du malt et des graines en l’état, liées en grande partie à une parité euro/dollar très défavorable à l’exportation. Pratiquement logée à la même enseigne, l’orge fourragère a toutefois pu bénéficier de la forte demande espagnole en début de campagne, suite à la mauvaise récolte dans ce pays.
Le blé dur et le maïs tirent leur épingle du jeu profitant de la baisse de la production italienne, les prix du blé dur ont été bien tenus sur toute la première partie de campagne, avant de subir la concurrence des blés durs canadiens, notamment sur nos débouchés allemands. Malgré l’abondante production hongroise avec laquelle nous sommes en concurrence sur nos débouchés nord-européens, le maïs a maintenu un écart de prix d’environ 15 €/t avec le blé tendre. De son côté, la demande de graines de colza a été forte, soutenue par les besoins des biocarburants.