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Actualité de la semaine

International

OMC/négociations : piétinement

Les ministres des pays membres de l’OCDE ont déclaré, le 24 mai que «le temps est compté et les échéances ne peuvent plus être repoussées», à propos des négociations de l’OMC sur le Cycle de Doha. Pour essayer de déboquer la situation, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a suggéré l’idée de diminuer les droits de douanes jusqu’à 54 %, alors que jusque-là la commission proposait 39 %. Cette idée a été fortement critiquée par le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, et par la Confédération paysanne. «Le blocage des négociations fait perdre la raison à Peter Mandelson», a déclaré cette dernière. En effet, selon le syndicat, cette suggestion «signifierait la destruction d’emplois agricoles, la désertification de régions entières et la mort économique de nombreuses campagnes». Jean-Michel Lemétayer a lui affirmé que «l’agriculture n’était pas à vendre» à l’OMC et qu’il ne croyait pas aux volontés des Etats-Unis de réformer leur Farm Bill et les abondantes subventions agricoles «avant les échéances électorales du pays». Il a conclu en déclarant que l’agriculture est «un secteur économique qui vaut autant d’attention pour notre pays et pour l’Europe que d’autres secteurs». Finalement, mercredi 24 mai, les Etats-Unis ont repoussé la proposition de Peter Mandelson.

OMC/négociations : réactions virulentes

Jacques Chirac, en voyage au Brésil, a violemment réagi sur les négociations à l’OMC. Il a déclaré, dans un conférance commune avec le président brésilien, Luiz Inacio Lula Da Silva, que l’Europe «n’était pas en mesure de faire un pas de plus» sur le volet des négociations commerciales, alors que «les pays concernés n’ont fait aucun pas vers l’Europe que ce soit sur l’industrie ou les services». L’Europe a fait tout ce qu’elle pouvait faire, notamment par les deux réformes de la Pac, découplant aide et production, et avait pris l’angagement de diminuer de 45 % ses droits de douanes. «Ce sont les Etats-Unis qui en réalité détiennent la clé du problème», a précisé Jacques Chirac. Ils apportent à leurs agriculteurs «les soutiens intérieurs les plus importants au monde». Le président a proposé au Brésil de «se liguer pour faire une amicale pression sur les Américains pour qu’ils deviennent plus raisonnables». A Hong Kong, Dominique Bussereau a déclaré que l’Europe était «déjà allée au bout dans le domaine agricole», estimant que la suite des négociations n’incombait plus à l’Europe. Les ministres de l’Agricultures ont également mené une véritable offensive contre toute initiative de Peter Mandelson, rappelent qu’il n’est pas mandaté pour faire une nouvelle offre.

Japon : levée de l’embargo sur les volailles françaises

Le gouvernenment japonais a annoncé que le pays allait reprendre ses importations de volailles et de foie gras français. La levée effective de l’embargo aura lieu le 18 juin. Tokyo avait suspendu les importations de volailles françaises at de produits dérivés, le 25 février dernier, après la découverte d’un cas de virus H5N1 dans un élevage de l’Ain. La levée des restrictions interviendra au lendemain du jour où la France va retrouver son statut indemne en matière de normes sanitaires internationales, a précisé Dominique Bussereau. Toutefois, des discussions sont toujours en cours sur l’importation provenant du département des Landes, le Japon ne voulant pas importer de volailles vaccinées.

Union européenne

Conseil agricole : pas de subvention de la France

Dans le cadre de la réforme de la Pac, Bruxelles impose l’instauration d’un système de conseil dans le but de sensibiliser les agriculteurs aux exigences de la conditionnalité des aides de la Pac. Mais, lors du colloque européen sur le conseil agricole, organisé par la chambre d’agriculture de Picardie, à Amiens, le ministère a annoncé que la France ne subventionnera pas le «système de conseil agricole». Faute de budget, elle ne l’a pas retenu dans le prochain plan de développement rural 2007/2013. La France va donc faire une proposition à la Commission d’un système de conseil agricole, puisqu’elle doit obligatoirement l’instaurer d’ici le 1 er janvier 2007. La France réfléchit à l’idée d’établir un réseau de compétences et de favoriser le rapprochement des organismes de conseil. Les chambres d’agriculture pourraient devenir «tête de réseau» pour coordonner le système de conseil agricole, selon Luc Guyau, président de l’APCA.

France

Congrès JA : validation des compétences

Les Jeunes agriculteurs (JA), dans leur rapport d’orientation 2006, intitulé “Agriculture demain : bien plus qu’un projet professionnel, un projet de vie”, ont proposé un système de «validation des compétences». «Demain pour être agriculteur, il faudra avoir des compétences, et pas seulement du foncier», a expliqué Samuel Gaborit, co-auteur de ce rapport. Cette validation passera par un test écrit et un entretien oral avec un jury composé d’enseignants et d’exploitants agricoles. Les JA espèrent que les agriculteurs seront obligés par la loi à une validation de leurs compétences pour accéder à ce métier. En cas d’échec, le candidat aura la possibilité de suivre une formation. Le rapport propose, par ailleurs, pour obtenir le statut d’agriculteur que «le futur exploitant montre qu’il va produire des biens avec ou sans services». Cet acte de production devra être attesté par un document déposé à l’Adasea et validé par la DDAF.

Biocarburants : CR et OPG remettent en cause le plan

Le 30 mai a eu lieu une conférérence organisée par l’Organisation des producteurs de grains (OPG) et la Coordination rurale (CR) sur le plan biocarburants. Ces deux syndicats ont qualifié ce plan d’«une erreur qui va hypothéquer notre indépendance alimentaire, sans améliorer significativement notre indépendance énergétique». Ils rappellent que la fonction première de l’agriculture est de «nourrir la population». «Les terres disponibles ne suffisent pas actuellement à garantir la souveraineté alimentaire de l’Europe» qui apparaît de plus en plus dépendante des pays tiers «pour son approvisionnement en protéines végétales», précise le communiqué. Ainsi, en augmentant les surfances réservées à la production de biocarburants, l’Europe se rend dépendante «d’importations de produits OGM qu’elle refuse de cultiver». Selon l’OPG et la CR, le véritable enjeu est «d’assurer l’autonomie énergétique de l’agriculture» et de militer pour une politique bioénergie «rationnelle et durable passant par des circuits courts» afin de permettre de «meilleurs bilans énergétiques, environnementaux mais aussi économiques».

FNCuma : vers des groupements d’employeurs

Les congressistes de la Fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériels agricoles (FNCuma) réunis le 30 mai à Paris sont repartis «satisfaits des annonces faites par le conseiller du ministre, malgré une légère déception». Patrick Dedinger, qui représentait Dominique Bussereau, a confirmé la publication prochaine du décret autorisant les Cuma à devenir des groupements d’employeurs, suite à l’article 58 de la Loi d’orientation agricole. Mais le conseiller du ministre de l’Agriculture a annoncé le seuil de 30 % de la masse salariale pour la mise à disposition de personnels, alors que les Cuma demandaient 40 %. «C’est une mesure d’ouverture favorable, mais elle est insuffisante pour permettre la création d’un premier ou d’un deuxième emploi dans une Cuma», a commenté Jean-Pierre Carnet, le président de la FNCuma. Le conseiller du ministre a par ailleurs annoncé le maintien des prêts bonifiés Cuma, sans toutefois détailler sur les taux.

Jachères : J.-M. Lemétayer écrit à D. Bussereau

Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a écrit une lettre à Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, afin que ce dernier intervienne auprès de la Commission européenne pour permettre aux éleveurs d’utiliser le couvert végétal sur jachères pour l’alimentation du bétail. La FNSEA demande «une dérogation au règlement communautaire dans les meilleurs délais». En effet, «de nombreux éleveurs sont très inquiets sur les conditions dans lesquelles ils vont pouvoir répondre aux besoins de leurs animaux, en particulier en prévision de l’été».

Syngenta : mise en examen

L’entreprise d’agrochimie Syngenta a été mise en examen pour avoir enfoui, dans le Lot-et-Garonne, des semences périmées contenant de l’insecticide Gaucho. Une enquête judiciaire avait été lancée à la suite d’une plainte de l’Union nationale de l’apiculture française et de deux associations apicoles du Lot-et-Garonne. Syngenta est soupçonné d’avoir fait enfouir, entre 1999 et 2002, par un agriculteur, des tonnes de semences périmées enrobées d’insecticides, parmi lesquels du Gaucho. L’affaire a été transférée au pôle santé publique du tribunal de Paris.

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