Un herbicide vers la sortie
Glyphosate : début d'interdiction en France, décision imminente levée en Autriche
36 spécialités herbicides interdites en France. Recul sur l'interdiction prévue en Autriche. Pendant ce temps, des « pisseurs volontaires » font part de leurs craintes tandis que les professionnels dénoncent des peurs excessives. Les analyses d’urine se poursuivent sur fond de polémique entre méthodologies allemande et française. Le glyphosate poursuit sa course dans l'environnement médiatique.
36 spécialités herbicides interdites en France. Recul sur l'interdiction prévue en Autriche. Pendant ce temps, des « pisseurs volontaires » font part de leurs craintes tandis que les professionnels dénoncent des peurs excessives. Les analyses d’urine se poursuivent sur fond de polémique entre méthodologies allemande et française. Le glyphosate poursuit sa course dans l'environnement médiatique.
C’est un premier pas vers la sortie du glyphosate. Suite aux évaluations menées dans le cadre de la réapprobation du glyphosate au niveau européen en 2017, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a annoncé le 9 décembre sa décision de retirer les autorisations de mise sur le marché (AMM) de 36 spécialités à base de glyphosate. Les spécialités « ne pourront plus être utilisées à compter de 2020, en raison de l’insuffisance ou de l’absence de données permettant d’écarter tout risque génotoxique », indique l’agence.
L’agence de presse Agra qui diffuse l’information précise que la vente de ces produits restera autorisée pendant six mois, et leur utilisation pendant un an. Cette décision ne sanctionne pas le caractère cancérogène des produits, mais les manquements identifiés dans les études remises par les industriels. Les spécialités interdites représentent, selon l’Anses, environ ¾ des utilisations actuelles de glyphosate en France.
Le sujet est largement repris par la presse : Le Monde, Les Echos, France Info, 20 minutes, l’Usine nouvelle, Doctissimo…
Le glyphosate fait aussi parler de lui en Autriche, qui devait être le premier pays européen à interdire le désherbant. « Le gouvernement a invoqué lundi 9 décembre 2019 une faute de procédure pour infirmer un récent vote du Parlement qui prescrivait l'interdiction de l'herbicide à partir de 2020 », peut-on lire dans Sciences et Avenir. Le magazine précise que « la proposition de loi aurait dû faire l'objet d'une notification à la Commission européenne ». Le pays devrait donc renoncer à promulguer l’interdiction votée en juillet par les députés et de nombreux journaux en parlent.
Le glyphosate encore dans les histoires d'analyses d'urine qui n'en finissent pas de faire « pisser la copie » aux médias. Malgré la controverse sur la méthode (Elisa) utilisée par le laboratoire allemand Biocheck, de nombreux citoyens se prêtent au jeu et protestent. Dans un article du 9 décembre, La Provence se fait l’écho de 25 plaignants à Aix. Sur RCF, deux « pisseuses de glyphosate » témoignent de leur inquiétude. De leur côté, des professionnels de l’agriculture ont réalisé des prélèvements d’urine et envoyé leurs échantillons à Brest. Les analyses effectuées par Labocea, selon la méthode de chromatographie-spectrométrie, ne détectent pas de glyphosate dans les urines des agriculteurs. La polémique relatée par Réussir le 8 novembre se poursuit.