Comment pousser le consommateur vers une alimentation de qualité
Comment faire pour qu’une alimentation de qualité soit accessible à tous ? Cette question était au centre d’une des tables rondes organisées le 14 novembre par notre confrère Ouest-France lors des huitièmes assises de l’agriculture et de l’alimentation. Bio, Nutri-Score, les témoignages donnaient des pistes, mais l'éducation du consommateur reste la clé.
Comment faire pour qu’une alimentation de qualité soit accessible à tous ? Cette question était au centre d’une des tables rondes organisées le 14 novembre par notre confrère Ouest-France lors des huitièmes assises de l’agriculture et de l’alimentation. Bio, Nutri-Score, les témoignages donnaient des pistes, mais l'éducation du consommateur reste la clé.
Les inflations alimentaires qui ont marqué 2022 et 2023 dans le sillage de la reprise économique post-Covid et du déclenchement de la guerre en Ukraine ont impacté la consommation alimentaire en France. Elle a reculé de 3,6 % en 2022 et de 4,7 % l’année suivante, ont rappelé les intervenants de la table ronde. L’alimentation de qualité en a-t-elle pâti ? Du reste, une alimentation de qualité est-elle forcément plus chère ? Pour Serge le Bartz, président de la coopérative bretonne Eureden et trésorier de la Coopération Agricole, « la France est reconnue pour sa production de qualité. Nous produisons ce que souhaite le consommateur, à un prix attractif suffisamment rémunérateur pour le l’agriculteur ».
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Bio Réflexe, 5 % de consommation supplémentaire
Mais le consommateur demande-t-il une alimentation de qualité ? Encore faudrait-il qu’il sache ce que c’est. Présente lors des assises, la directrice de l’Agence Bio le reconnait volontiers. Même si le référentiel d’agriculture biologique existe depuis quarante ans, s’il fait partie des cinq labels reconnus en France, il faut toujours communiquer pour rappeler ce qu’est un produit bio, dit en substance Laure Verdeau. De ce point de vue, la campagne d’information Bio Réflexe lancée en 2023 pour relancer la consommation du bio a permis d’informer le consommateur et « de générer 5 % de consommation supplémentaire », souligne Laure Verdeau.
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Olga met en avant le Nutri-Score
L’industriel breton Olga a toujours communiqué en soutien de ses marques Vrai en bio et Sojasun en produits végétaux. Avec les différents scores nutritionnels dont il estampille ses produits, l’industriel a le sentiment « de donner au consommateur une raison supplémentaire d’acheter nos produits classés A ou B en pleine conscience », explique Olivier Clanchin, président d’Olga.
« Donner au consommateur une raison supplémentaire d’acheter nos produits classés A ou B »
Les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité d’informer les Français de l’importance d’une alimentation de qualité et durable. En 2010, le législateur lançait le premier programme national pour l’alimentation dans le cadre de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche. Le PNA donnait naissance aux projets alimentaires territoriaux.
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Garder les bonnes habitudes alimentaires
En 2018 (pour sa première version), la loi EGAlim imposait notamment à la restauration collective de mettre dans ses menus 50 % de produits durables (signes de qualité, et HVE) dont 20 % en bio. Ces seuils n’ont pas encore été atteints (6 % de bio en RHD). La Région Bretagne, elle, a fait du bien-manger le cœur de sa politique. « Dans les 115 lycées sous notre responsabilité, nous sommes parvenus à augmenter la part d’achats en bio des cantines scolaires de 11 à 22 % entre 2020 et 2023 tout en maitrisant le prix du repas à 2,68 euros », explique Arnaud Lécuyer, vice-président de la Région Bretagne, en charge de l’agriculture, l’agroalimentaire et l’alimentation.
« une éducation de l’alimentation, au bien-manger, à la saisonnalité »
Mais il ne faut pas se leurrer. Sans une communication constante, « une éducation de l’alimentation, au bien-manger, à la saisonnalité » (dixit Arnaud Lécuyer), les consommateurs reprendront leurs (mauvaises) habitudes.
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