Une bonne dynamique à préserver
Une quinzaine d’Auvergnats a participé au congrès de la FNO, la semaine dernière en Alsace. Si l’horizon semble plus dégagé pour la filière, certains dossiers restent encore épineux.
Le congrès de la la Fédération nationale ovine (FNO) s’est ouvert dans un contexte plutôt favorable. Le prix de l’agneau reste relativement élevé et les aides ovines ont été revalorisées grâce à une enveloppe supplémentaire de 125 millions d’euros, obtenue par la FNO, auprès du ministère de l’Agriculture.
Les éleveurs ovins continuent de travailler sur le dossier stratégique de la relance de la production ovine. Le programme Inn’ovin, qui succède au dossier «Reconquête ovine» comprend quatre axes : le renouvellement des générations ; la performance technique et économique des élevages ; l’amélioration des conditions de travail et la contribution à l’innovation.
Lancé il y a quatre ans, le programme «Reconquête ovine» semble avoir porté ses fruits. Par exemple, en Auvergne, alors que depuis dizaine d’année, les effectifs de brebis chutaient, ces dernières années, ils ont tendance à se stabiliser.
Pac : « de la souplesse ! »
Pour autant, ces signes encourageants ne doivent pas occulter certaines difficultés récurrentes. Face aux difficultés de mise en œuvre de la Pac avec toutes les complexités liées aux déclarations, la FNO demande de la souplesse au ministère en cas de contrôles. Sur le dossier ICHN, même si l’Europe a définitivement statué sur le sujet, les éleveurs ovins déplorent la disparition du critère d’âge, qui va, selon eux, défavoriser l’installation. Autre dossier bouillant, celui du loup et de la prédation. Alors que 15 M€ sont consacrés chaque année à la protection de cette espèce, plus de 9 000 brebis ont été tuées sur 29 départements en 2014, une ampleur inégalée selon les termes de Serge Préveraud, président de la FNO. En effet, sur cette campagne… Sur cette campagne, seuls seize loups ont été abattus, alors que l’État et le ministère de l’écologie avaient autorisé le prélèvement de trente-six. Fort de ce constat, la FNO demande que l’objectif soit atteint.
Toujours sur ce dossier, la fédération souhaite une évolution de la convention de Bern, qui aujourd’hui protège le loup.
Table ronde
Si les éleveurs ovins se sentent parfois isolés sur leur ferme, ils participent à une dynamique collective forte. La filière ovine a en effet la pêche. Et quoi de mieux pour se projeter dans l'avenir qu'une table ronde sur la motivation et la réussite ! Pour qu'un collectif fonctionne, chacun doit faire son boulot et faire confiance aux autres, tel est le message de Vincent Collet, entraîneur de l'équipe de France de basket. Car contrairement aux apparences, «le monde agricole travaille et réussit grâce au collectif !», comme l'a rappelé Michèle Boudoin, secrétaire générale de la FNO. Le principal challenge de la filière, et de la profession, c'est la transmission des exploitations. Un point sur lequel, cédant et repreneur doivent faire preuve de beaucoup de psychologie, comme l'a souligné Gérard Baglin, coach sportif. «Une entreprise ressemble à son dirigeant». Le cédant doit accepter les changements et le repreneur doit faire preuve de respect pour le travail accompli.