Semez des Lentilles pour l'avenir de la filière
Alors que l'Organisme de Défense et de Gestion de la Lentille Verte du Puy AOP est en assemblée générale ce vendredi 28 janvier à St Christophe sur Dolaizon, les responsables professionnels invitent les producteurs à maintenir leurs surfaces en Lentilles et à ne pas céder à l'appel de la spéculation sur blé. Il en va de l'avenir de la filière.
«Il faut faire de la lentille» c’est la phrase à retenir par tous les producteurs de Lentille Verte du Puy. En effet l’obtention de l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) en 2008 est l’aboutissement d’un long parcours qui a débuté en 1935 avec la première appellation d’origine, pour arriver en 2008 à obtenir l’AOP, sans oublier la grande étape de 1996 avec l’entrée dans la cour prestigieuse des AOC (Appellation d’Origine Cntrôlée). Depuis plus de 75 ans, les producteurs de Haute-Loire se sont attachés à développer cette production de niche qui est aujourd’hui largement reconnue comme un fleuron de l’agriculture et de la gastronomie altiligérienne.
Spéculation dangereuse
Les responsables de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) veulent cette année encore insister sur ce message : «il ne faut pas délaisser la Lentille Verte du Puy au profit de la culture de blé, même si les cours de ce dernier sont à la hausse». La spéculation est dangereuse pour la filière et les responsables refusent de voir tout le travail accompli depuis de si longues années, mis à mal.
Une qualité reconnue et plébiscitée, une notoriété réelle, des parts de marché conquises, un prix payé aux producteurs rémunérateur… sont autant de raisons qui poussent les responsables de la filière à poursuivre sur leur lancée.
Aujourd’hui, grâce à tout le travail fourni, notamment en interprofession, on a les marchés pour écouler la production et même au-delà. Avec, depuis quelques années, peu de stocks de report, les conditionneurs sont à la recherche de davantage de lentilles pour développer leurs ventes. Il est indispensable, pour conserver les marchés laborieusement acquis, de maintenir les tonnages annuels voire de les augmenter.
Pour cela, la profession invite donc les producteurs à maintenir leur nombre d’hectares emblavés en Lentilles, voire à augmenter leurs surfaces, et bien sûr incite de nouveaux producteurs à se lancer dans l’aventure.
Florian Mugnier rappelle : « Avec une AOP, on s’engage sur du long terme. Si on joue la carte de la spéculation en profitant de la conjoncture économique positive sur les céréales, on prend le risque du déréférencement de la Lentille Verte du Puy en Grande Distribution, ce qui pénaliserait la filière».
Comme le souligne le président Robert Chouvier dans son édito (voir encadré), « nous avons le devoir de pérenniser ce formidable outil qu’est l’AOP». Et pour cela, il n’est rien de difficile pour les producteurs. Leur rôle c’est d’emblaver en lentilles pour la campagne 2011 et 2012 et au-delà bien sûr, car la Lentille reste rentable.
Alors puisque tous les voyants sont au «vert» pour notre Lentille du Puy, n’attendez plus, semez…
Dans notre édition de la semaine, vendredi 28 janvier 2011, nous vous proposons un dossier de 4 pages sur la Lentille Verte du Puy :
- Edito du Président Robert Chouvier
- Les contrôles, un gage de sérieux pour le consommateur
- Le point de vue des conditionneurs
- L'AOP, un outil pour ptotéger les opérateurs locaux
- Soutien du Conseil Général et du Conseil Régioanl
- La récolte 2010 pénalisée par les ocnditions météo
- La concurrence blé/Lentille en chiffres
"J'encourage les producteurs à emblaver des surfaces en Lentilles"
«2010 fut encore une année très moyenne en termes de rendements. La faute, une fois de plus, à des conditions météo défavorables durant le printemps. La production s’élève à 40 000 quintaux, un volume somme toutes modeste alors que les débouchés commerciaux pour la Lentille Verte du Puy existent.
Cependant, les producteurs ne doivent pas se décourager. Depuis 1935 et l’obtention d’une appellation d’origine par jugement du tribunal du Puy, le chemin parcouru est important. Au fil des ans, notre filière s’est dotée de nombreux outils dont l’objectif est de sécuriser le marché de notre perle vellave, et par là-même, le revenu de nos exploitations.
Ainsi le suivi technique a-t-il permis d’adopter une démarche pragmatique et économique en matière de lutte contre les adventices et ravageurs de notre culture si délicate.
L’AOC puis l’AOP ont, pour leur part, permis un assainissement salutaire du marché de la Lentille Verte du Puy, souvent copiée mais jamais égalée, et une meilleure valorisation de notre production. La stabilité du prix de vente producteur constitue un véritable atout pour les agriculteurs altiligériens, dans un contexte de forte variabilité des cours des matières premières agricoles dont
les conséquences peuvent être désastreuses pour une exploitation.
Dans ce contexte, j’encourage plus que jamais les producteurs à emblaver des surfaces en Lentilles.
L’AOP est en effet une démarche collective de longue haleine : nous avons le devoir d’honorer les marchés patiemment acquis, et ainsi de pérenniser ce formidable outil qu’est l’AOP.
La démarche de certification impose certaines contraintes, mais les bénéfices évidents compensent largement ces quelques désagréments.
Pour sa part, l’ODG continuera son travail au service de l’ensemble des opérateurs de la filière, avec en 2011 la consolidation du cahier des charges qui remplacera les décrets et arrêtés régissant actuellement notre appellation.
Je terminerai en remerciant nos élus locaux, au Conseil Régional comme au Conseil Général, pour le soutien sans faille qu’ils nous apportent depuis de nombreuses années».
Robert Chouvier - Président de l'ODG