Syndical
Pour une PAC ambitieuse, efficace et régulatrice
La FRSEA Massif central, réunis en conseil, a de nouveau plaidé en faveur d’une politique agricole commune forte, reconnaissant le caractère multifonctionnel de l'agriculture, à l'image du projet défendu par la FNSEA.
Les anciens outils d'intervention ont vécu, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras, en imaginant le pire des scénarios pour le secteur agricole. Alors certes, sous la contrainte notamment des négociations internationales, l'Union européenne est de moins en moins une union douanière qui veut préserver ses systèmes économiques et sociaux, mais il semble illusoire de croire à un hypothétique retour en arrière. « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère où la politique agricole commune (PAC) doit retrouver du sens », estime Jacques Chazalet, président de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) du Massif central. Les outils originels de gestion et de régulation de marchés utilisés pour la mise en place de la PAC ne peuvent plus être opérationnels. En effet comment calculer un prix d'intervention unique quand les coûts de production sont très différents d'un pays à l'autre ? Comment les fixer quand seize pays seulement sont dans la zone euro et que les monnaies des autres (Royaume-Uni, Danemark ou encore Pologne) fluctuent indépendamment de l'euro ? Autant de questions qui, de toute évidence, appellent à l'émergence de mécaniques nouvelles.
Souplesse et réactivité
Dans ce cadre, la profession souhaite plus que jamais être force de proposition. Autour du directeur de la FNSEA, Patrick Ferrère, le conseil de la structure syndicale régionale, a donc planché, dernièrement, sur les enjeux de la PAC de l'après 2013. Pour un pays comme la France, premier producteur agricole de l'Union européenne, l'existence d'une PAC forte, efficiente et régulatrice est fondamentale. L'Union européenne est incapable de garantir le revenu des producteurs et de réguler les marchés, cette réalité est chaque jour de plus en plus palpable. Ces incapacités ne doivent pas cependant dédouaner l'Europe de ses responsabilités. C'est pourquoi la FNSEA réclame davantage de souplesse et de réactivité, en permettant, par exemple, aux producteurs de s'organiser entre eux, sans que les acteurs soient taxés d'entente ou d'entrave à la concurrence, en gardant et définissant aussi des outils de gestion de crise, à utiliser d'abord préventivement pour éviter d'intervenir dans l'urgence et après trop de turbulences. « Sur la question des possibilités de recouplage, nous devons utiliser toutes les marges de manœuvre », explique Patrick Ferrère. Autre piste à explorer, permettre aux politiques agricoles nationales de pouvoir utiliser une partie des soutiens directs pour financer l'accompagnement des agriculteurs et de leurs productions. Cette possibilité a d'ailleurs déjà été ouverte dans le cadre du bilan de santé de la PAC. Sur la question de la conditionnalité, la FNSEA rejette toute accentuation des règles jugées aujourd'hui suffisantes. Pas question non plus de voir le premier pilier fondre encore un peu plus au profit du second. La PAC post 2013, une fois fixés les budgets des 1er et 2ème pilier, doit s'engager à n'appliquer aucune modulation sur la période de programmation budgétaire. « La PAC doit rester avant tout une politique économique », conclut Jacques Chazalet.