Dégâts de sangliers
La FDSEA appelle au boycott des Comités de Concertation et Gestion
Face à une surpopulation de sangliers et à des dégâts importants avec des zones noires, les agriculteurs demandent aux chasseurs de prendre de réelles mesures pour revenir à une situation décente. Exaspéré, Gilles Tempère président de la section "chasse" de la FDSEA explique les raisons qui l'ont poussé à lancer un appel au boycott des Comités de Concertation et de Gestion.

Pourquoi avez-vous lancé un appel au boycott des réunions de Comité de Concertation et de Gestion ?
Gilles Tempère, responsable section chasse FDSEA, : La FDSEA, les JA et la Chambre d’Agriculture appellent à ce boycott car le système a montré ses limites. Nous avons tenté de nous expliquer avec les chasseurs et de participer aux unités de gestion en vue d’obtenir une gestion intelligente des populations de sangliers mais en vain. Alors que nous demandons le retour à un niveau raisonnable des populations de sangliers, les chasseurs ont exploité le système et en ont profité pour mener une politique d’augmentation du cheptel de sangliers.
Tant que la situation ne sera pas devenue raisonnable et tant que les chasseurs ne proposeront pas de mesures adaptées, nous poursuivrons ce boycott.
Je tiens à rappeler que jusqu’à présent les seules mesures proposées sont allées dans le sens de la prolifération avec des restrictions de tir et de jour de chasse dans la semaine.
En février dernier, nous avions obtenu la prolongation de la chasse au sanglier ; or les chasseurs ont boycotté la chasse à cette époque.
Que souhaitez-vous obtenir à travers cette action de boycott ?
Gilles Tempère : Nous souhaitons provoquer une prise de conscience chez les chasseurs. De notre côté, nous restons ouverts au dialogue mais ils doivent nous proposer des mesures qui visent à réduire la présence du sanglier.
Quelles peuvent être les conséquences d’un tel boycott ?
Gilles Tempère : Les décisions au niveau local se prendront sans nous. Mais de toute façon, l’ensemble des décisions locales doivent par la suite être validées par la commission départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage au sein de laquelle siègent les représentants agricoles. Lorsque la commission se réunira, ces derniers veilleront à ce qu’aucune mesure de restriction de tir ou de jour de chasse soit prise. Les représentants agricoles réclameront alors l’application de mesures qui aboutissent à une réduction du nombre de sangliers.
Et dans les secteurs du département où la pression des sangliers est très forte, nous demandons des résultats imposés.
Quel message souhaitez-vous adresser aux chasseurs ?
Gilles tempère : Nous sommes conscients que les agriculteurs doivent cohabiter avec les chasseurs et nous restons ouverts à la discussion. Mais les chasseurs doivent prendre conscience que la chasse au sanglier s’est banalisée ces dernières années ; alors que de plus en plus de chasseurs suivent la trace des sangliers, voilà que le cheptel augmente, une évolution plutôt surprenante !
Souhaitons que les chasseurs prendront leur responsabilité. Notre agriculture souffre déjà des aléas climatiques et économiques, elle n’a vraiment pas besoin de supporter un fléau induit par le plaisir de certains.