Aller au contenu principal

La CUMA pour développer le salariat en agriculture

Outre l'utilisation du matériel agricole, les CUMA peuvent également intervenir en matière de main d'oeuvre. Tel était le thème de l'assemblée générale de la FDCUMA qui s'est déroulée le 5 novembre à La Chaise Dieu. Stabilité du réseau, forte augmentation des investissements dans les tracteurs et ensileuses, et hausse des chiffres d'affaires, l'activité des CUMA est donc positive.

La fédération départementale des Cuma de Haute-Loire s’est réunie le 5 novembre dernier à La Chaise Dieu à l’occasion de son assemblée générale.
En 2009, le réseau CUMA départemental a fait preuve de stabilité avec aucune création de nouvelle coopérative ni de dissolution de structures existantes. Au cours de l’exercice 2009-2010, les CUMA ont subi l’impact négatif de la crise agricole : «Les baisses significatives des prix des différentes productions et notamment du lait ont eu comme conséquence de reporter certains investissements en 2010» a indiqué Dominique Bertrand, secrétaire de la FDCUMA.
La fédération constate cependant une forte progression des investissements dans les tracteurs (+45%) et les ensileuses automotrices (+175%).

Maintien de l’activité des CUMA malgré la crise

Les CUMA ont pu compter sur des aides à l’investissement, soit 138 168 euros attribuées contre 109 876 euros en 2008. Pour l’exercice suivant, si le Conseil général maintient son enveloppe, le Conseil régional, quant à lui, a restreint considérablement la liste des matériels éligibles en 2009 et a souhaité revenir à un taux d’intervention fixe de 10% ; dans tous les cas, le FEADER cofinance les investissements à hauteur de 10%. Quant aux prêts MTS CUMA, ils sont maintenus pour 2011 mais avec une enveloppe nationale en régression (de 3 à 2,71 millions d’euros).
Si les CUMA ont limité leurs investissements, leur chiffre d’affaire (CA) est en revanche en pleine progression : «en 6 années, l’évolution du CA est de +42% (+4,78% par rapport à 2008). Malgré la crise, l’activité en CUMA s’est donc bien maintenue» fait ressortir le rapport d’activité de la FDCUMA.

Les CUMA et l’emploi

«La place de l’emploi en CUMA» était la thématique que les responsables de la Fédération ont souhaité développer à l’occasion de cette rencontre avec leurs adhérents.
«Nos 130 coopératives ont une activité florissante… Notre fédération pourrait s’en satisfaire et avoir tendance à s’endormir sur ses lauriers. Que nenni, votre conseil d’administration a toujours la perspective d’aller encore de l’avant» a indiqué Alain Boudet dans son rapport moral et d’orientation.
Et la FDCUMA va bel et bien de l’avant en ouvrant le dossier de l’emploi partagé, un autre axe de ses compétences. «On oublie souvent que les CUMA ont pour objet : la mise à disposition pour le compte de leurs adhérents de matériel agricole, de bâtiment, et de main d’oeuvre salariée formée et spécialisée» a rappellé Alain Boudet.
Le décret du 30 juin 2006 a donné encore davantage de marge de manoeuvre aux CUMA en matière  d’emploi : «Ce décret donne le droit aux CUMA de développer une activité de groupement d’employeur, dans la limite de 30% de sa masse salariale» a expliqué Jean Jalat, président de la FDCUMA du Puy-de-Dôme. 
Toutefois, pour ce dernier, il n’est pas question de concurrencer les structures déjà en place dans ce domaine (Services de remplacement, Aide Agri 43, ADGEA) mais plutôt de jouer la carte de la complémentarité : «Pour tout ce qui est de l’odre du conjoncturel, c’est du ressort du service de remplacement, en revanche, tout ce qui est d’ordre structurel concerne les groupements d’employeurs et les CUMA. Les CUMA sont donc un moyen de plus pour développer le salariat dans l’agriculture».
Pour faire face à ce besoin  grandissant en main d’oeuvre sur les exploitations agricoles, Alain Boudet a énuméré les différentes solutions qui s’offrent aux exploitants agricoles : «une aide ponctuelle au travers du Service de Remplacement ou d’Aide Agri, une embauche partagée au sein d’un groupement d’employeur à laquelle une CUMA peut adhérer ou un emploi mutualisé au sein de votre CUMA».
Les CUMA ont donc elles aussi leur rôle à jouer en matière d’emploi ; aussi la FDCUMA a proposé d’accompagner les présidents de CUMA  dans leurs choix, les modes de fonctionnement et de facturation.
Conscient que la gestion de main d’oeuvre est généralement plutôt délicate (connaissance de la législation du travail, relation entre salarié et patron…), la FDCUMA prévoit notamment la mise en place de sessions de formation autour de l’emploi afin de relever ce grand défi de demain.
Le témoignage de la CUMA Livradois Forez d’Arlanc qui embauche un salarié permanent à plein temps depuis 1990 et des saisonniers en période de grands travaux a permis d’appréhender les avantages et les inconvénients relatifs à l’embauche de main d’oeuvre par une CUMA.
Cette assemblée générale s’est poursuivie l’après-midi autour d’une présentation de matériels de la CUMA «La Casadéenne» qui rayonne sur la canton de La Chaise Dieu.

Les Cuma en chiffres

• 130 coopératives en activité
• de 4 à plus de 60 adhérents chacune soit 2640 exploitations. 20 adhérents en moyenne.
• 2560 machines (59 tracteurs, 162 faucheuses conditionneuses, 140 épandeurs…)
• Près de 3 millions d’euros d’investissement et 3,2 millions d’euros de chiffre d’affaire soit +42% en 6 ans.

Les plus lus

La liste JA-FDSEA gagne les élections avec 48,30% des voix

Les résultats des élections à la Chambre d'agriculture viennent d'être publiés par la Préfecture de Haute-Loire, ce jeudi…

Un cheval comtois et ses deux propriétaires
La race comtoise, le dada de Gilles Bonnet et Stéphanie Chauvet

Maïka du Chausse, pouliche de 3 ans, née en Haute-Loire et élevée à Arpajon-sur-Cère, va concourir pour la première fois au…

Quels sont les résultats des élections chambre d'agriculture dans les départements du Massif central ?

Le monde agricole a élu ses représentants qui siégeront pour six ans dans les chambres d'agriculture départementales. Collèges…

deux personnes
Médecin de Campagne sur le Cézallier La santé jusqu’au dernier des hameaux

Depuis 30 ans dans le Cézallier, le docteur Philippe Rolland, 63 ans, veut rester un médecin humaniste. La suite ? Il y pense…

Didier Perségol présente l'affiche de la 16e édition de la fête de la truffe de la Canourgue
« La trufficulture, c’est une science et c’est un mystère »

Alexandre Boudon, à tout juste 40 ans, s’est découvert une nouvelle passion : la trufficulture. Après l’achat de…

Sammie, le défi textile ambitieux de la traileuse cantalienne Noémie Goyer

À tout juste 25 ans, Noémie Goyer, enfant de la Châtaigneraie, est non seulement une spécialiste confirmée du running et du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière