La coopérative auvergnate Limagrain à la conquête du monde
2010 a été une belle année pour Limagrain qui renforce ses racines en Auvergne, amplifie son rayonnement à l'international et présente des résultats annuels en progression. Cette coopérative poursuit sa route vers l'Europe et l'international tout en conservant son ancrage régional.
«Exercice satisfaisant à la fois sur le résultat et sur le développement du Groupe » a souligné devant la presse Daniel Cheron, directeur général de Limagrain. En effet, malgré un contexte affecté par la crise économique et financière et par le volatilité des prix, le groupe coopératif poursuit sa croissance avec un chiffre d’affaires, du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, de 1 349 milliard d’euros, en progression de 9,4%.Toutes les branches d’activités tirent les bénéfices de cette dynamique et confortent ainsi « la stabilité du groupe ». « Ce résultat est le fruit d’une croissance interne soutenue (+5%), alimentée par un flux d’innovations produits et d’investissements marketing importants. Elle relève aussi d’une politique de croissance externe d’acquisition et de partenariats stratégiques » a expliqué Daniel Cheron.
L’engagement dans la recherche
La recherche est elle aussi renforcée par le groupe Limagrain qui cette année lui a consacré 141 M€ (soit 14% de son chiffres d’affaires) et développé des partenariats et des collaborations internationales nécessaires au renforcement du dispositif. Plus de 80 centres répartis dans le monde travaillent sur des programmes de sélection et de recherche biotechnologique, y compris sur les OGM. « L’enjeu est crucial en termes de rendement agronomique. Les progrès génétiques à venir permettront de relever les défis de la production agricole pour répondre aux besoins de 9 milliards d’habitants en 2050. Nous accélérons ainsi notre stratégie de partenariat avec notamment Arcadia1 pour l’efficience azote, ou Evogène2 pour la tolérance à la sécheresse» a indiqué le président Pierre Pagesse.
134 millions d’hectares d’OGM sont cultivés aujourd’hui dans le monde et 8 pays cultivent chacun plus d’un million d’hectares de plantes transgéniques (Etats Unis, Brésil, Argentine, Inde, Canada, Chine, Paraguay, Afrique du sud). « On ne peut pas rester en marge des OGM. C’est la raison pour laquelle Limagrain a choisi de poursuivre une partie de ses travaux de recherche hors Europe, et par sécurité aux Etats Unis » précise Daniel Cheron.
Lancement de la filière nutrition animale
Le rayonnement à l’international de Limagrain s’est accompagné cette année par le renforcement de son ancrage régional. Un moment fort marqué le 11 décembre 2009 par la fusion des activités de Maïcentre et Domagri avec Limagrain, et par le regroupement de toutes les activités au sein de la branche Limagrain Agro-Productions. « Le changement est de taille car nous sommes passés de 600 exploitations contractualisées à plus de 2000 sur le département. Nous couvrons désormais près de 50% des productions végétales du département et nous nous adressons à l’ensemble des éleveurs » indique Pierre Pagesse. La politique de filières de Limagrain se trouve ainsi confortée. En parallèle du pôle historique des productions végétales (semences, collecte et transformation) la coopérative a élargi son périmètre en créant un nouveau pôle « Distribution » intégrant les métiers de l’agrofourniture, de la nutrition animale et de la jardinerie. Elle a renforcé son activité meunerie par l’acquisition du Moulin de Verdonnet et pris ses marques dans la filière animale à travers le lancement, en octobre 2010, de la marque « domagri, l’alimentation animale » déclinée dans toutes les familles d’élevage. Limagrain a finalisé sa coopération avec l’entreprise Sanders Centre Auvergne à Aigueperse (groupe Glon) misant ainsi sur « la proximité de l’outil, gage d’efficacité pour les éleveurs ».
Développement à l’international
Confortée dans ses racines auvergnates, les ambitions de Limagrain se tournent maintenant vers l’Europe et l’international. Le Groupe entend poursuivre la consolidation du secteur potagère « dans les pays qui comptent » tels que ceux de l’Amérique et d’Asie. Il veut devenir à long terme un leader mondial du blé, « Limagrain est aujourd’hui n°1 en Europe en blé. Notre ambition est d’être aussi un acteur sur les différents marchés du blé de l’Amérique du nord et du sud, de l’Australie, de la Chine, de l’Inde… » Enfin, la coopérative souhaite également consolider ses positions internationales en maïs. « Nous voulons passer d’une position Europe-Amérique du Nord à une position ouverte sur l’Amérique du Sud et l’Asie » indique le directeur général.
Acquisitions, partenariats, joint-venture sont les moyens utilisés par la coopérative auvergnate pour atteindre ses objectifs à l’international. Sa présence depuis 10 ans aux Etats Unis à travers AgReliant (entreprise commune avec KWS3) permet à Limagrain de disposer de 6% du territoire américain en maïs et d’avoir ainsi la place de 4e semencier aux Etats Unis. Les nouveaux enjeux sont donc aujourd’hui au Brésil et en Argentine où le Groupe multiplie ses positions.