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500 élevages altiligériens ont opté pour la semence sexée

Après une phase d'essai en 2008, c'est en 2009 que le sexage est entré en phase opérationnelle dans les coopératives de la zone Umotest dont fait partie Codélia. Dressons un bilan après la première campagne.

Renouvellement du troupeau, augmentation du progrès génétique, pérennité des meilleures souches femelles sont les trois points forts de la semence sexée.
Renouvellement du troupeau, augmentation du progrès génétique, pérennité des meilleures souches femelles sont les trois points forts de la semence sexée.
© HLP

Après une phase d’essai réalisée en 2008, les coopératives  d’UMOTEST* ont proposé l’année suivante à leurs adhérents de se lancer dans la semence sexée. Le sexage est une nouvelle technologie qui permet aux éleveurs d’avoir une génisse à la naissance 9 fois sur 10 grâce à une méthode de tri des spermatozoïdes.
Jennifer Lassene, étudiante en dernière année d’études d’ingénieur  à AgroSup Dijon et spécialisée en Productions Animales, a été stagiaire pour AXIA de mars à août 2010. Elle avait pour mission de réaliser le bilan de la première campagne en semence sexée. Voici quelques résultats de son étude.
«En race laitière, les éleveurs souhaitent avoir un nombre suffisant de génisses pour assurer le renouvellement du troupeau et la semence sexée permet de répondre à cet objectif» souligne Jennifer Lassene. En Haute-Loire, près de 500 élevages (soit 2273 femelles inséminées) ont choisi la semence sexée pour la campagne 2009-2010. La proportion de femelles montbéliardes inséminées en semence sexée s’élève à 10% en Haute-Loire (alors qu’elle est de 7,5% chez Eliacoop (Rhône, Isère, Drôme, Ardèche) et la coopérative d’élevage de la Loire). « Il s’agit de résultats très encourageants pour une première année d’utilisation de cette nouvelle technologie même si l’utilisation a été freinée par la crise laitière » affirme Jennifer Lassene. Une remontée du prix du lait devrait permettre à la semence sexée de se généraliser dans les élevages montbéliards altiligériens.

Une très grande avancée technologique

Pour obtenir une dose sexée, on utilise une machine dénommée cytomètre en flux qui arrive à distinguer et à séparer les spermatozoïdes mâles et femelles. « Cette machine de tri permet d’obtenir des doses à 90% de spermatozoïdes femelles. Il s’agit d’une très grosse avancée technologique» explique Jennifer Lassene.

Rester attentif aux précautions d’emploi

Le sexage comporte toutefois une caractéristique sur laquelle les coopératives ont communiqué auprès des éleveurs. Jennifer Lassene explique : «Les doses sexées sont dix fois moins concentrées en spermatozoïdes, ce qui induit une baisse de fertilité de l’ordre de -10 à -15 points comparé à la semence conventionnelle. A l’avenir, on peut espérer que les améliorations techniques permettront à la machine de produire des doses plus concentrées en spermatozoïdes à un prix abordable. En revanche une fois la vache pleine, on a 90% de chance d’obtenir une femelle ! ».
Sur les 500 élevages de Haute-Loire qui se sont lancés dans l’aventure du sexage, Jennifer Lassene s’est intéressée aux résultats de fertilité, calculés à partir du taux de non retour à 90 jours : nous sommes à 58% de génisses pleines en semence sexée contre un taux de 66% en moyenne pour une semence conventionnelle. Sur les vaches, ce taux de non retour s’élève à 51% au lieu de 64%.  « Dans les élevages de la zone de Codélia, les résultats sont globalement satisfaisants et attestent d’un bon ciblage des femelles inséminées en semence sexée » conclut Jennifer Lassene.

* UMOTEST : Union Montbéliarde de testage qui regroupe des éleveurs Montbéliards de plus de 50 départements avec leurs 15 coopératives ou unions d'IA.

La semence sexée en Haute-Loire

• Près de 500 élevages utilisateurs
• 2273 femelles inséminées en semence sexée
• 10% de femelles Montbéliardes inséminées en semence sexée
• Plus d’une femelle sur deux pleine après une IA en semence sexée

Les atouts de la semence sexée

«L’intérêt de cette nouvelle technologie est grand. Renouvellement du troupeau, augmentation du progrès génétique, pérennité des meilleures souches femelles sont les trois points forts de la semence sexée. Elle laisse aussi la possibilité aux éleveurs de réaliser du croisement et de valoriser les veaux qui en sont issus, un veau croisé valant 2 à 4 fois plus cher qu’un mâle montbéliard. Il faut garder en tête que la semence sexée est un investissement : il existe un surcoût de la dose sexée mais par la suite, le retour sur investissement et là, à condition d’utiliser un nombre suffisant de doses sexées. Quant à la baisse de fertilité, ce n’est pas une fatalité : le ciblage des femelles et le respect de certaines recommandations permet d’obtenir des résultats de gestation très satisfaisants. »

Jennifer Lassene

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