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« Le coaching m’a donné la motivation pour améliorer mes pratiques de biosécurité dans mon élevage de volailles»

La démarche de coaching testée avec six éleveurs, dans le cadre du projet NetPoulSafe piloté par l'Itavi, a permis une prise de conscience des risques sanitaires et une amélioration de leurs pratiques de biosécurité.

L'accompagnement pilote sur la biosécurité, effectué dans le cadre du projet NetPoulSafe, a permis aux éleveurs de « dépasser des blocages » et de trouver des ...
L'accompagnement pilote sur la biosécurité, effectué dans le cadre du projet NetPoulSafe, a permis aux éleveurs de « dépasser des blocages » et de trouver des solutions qu'ils ont mises en place.
© Itavi

Six mois après sa mise en place, l’accompagnement personnalisé de six éleveurs de volailles en vue d’améliorer la biosécurité de leur élevage a été un succès. « Au moment de la première rencontre avec le conseiller, j’étais démoralisée, avec l’impression de tout faire mal dans un contexte sanitaire usant, confie cette éleveuse participante. Le coaching m’a donné la motivation pour réfléchir à ce qu’il était possible de faire et à me bouger pour le mettre en place. »

Lire aussi : Cinq nouveaux outils pour mieux accompagner les éleveurs de volailles dans leur conduite sanitaire

Via cet accompagnement pilote, effectué dans le cadre du projet NetPoulSafe piloté par l'Itavi, les éleveurs ont réussi à « dépasser des blocages », à générer des solutions et à les mettre en place.

Tenir compte de tous les freins aux évolutions

L’accompagnement personnalisé, similaire aux méthodes de coaching, se distingue des audits et des contrôles sanitaires habituels plus contraignants. « Il est constructif, il conduit au changement parce que le conseiller n’impose pas les choses et n’agit pas comme la police en disant fais ci fais ça », commente un autre participant.

Lire aussi : Aider les équipes de ramassage de volailles à intégrer la biosécurité

Pour aller au-delà du simple conseil, cette approche prend en compte les freins techniques et économiques, mais aussi psychosociologiques propres à chacun. Elle encourage la prise de conscience des failles de biosécurité, identifie les obstacles potentiels au changement de pratiques et responsabilise les éleveurs. Ils décident eux-mêmes de ce qu’ils peuvent améliorer, avec le soutien du conseiller.

L’accompagnement a duré une demi-journée chez chaque éleveur, sur place. Il débutait par le diagnostic de biosécurité et des failles, de la perception qu’en avait l’éleveur et des facteurs bloquant le changement. À la fin de ce diagnostic le conseiller coach et l’éleveur discutaient de sa vision et de ses préoccupations. Certains avaient des réticences à changer en pleine crise d’influenza, et exprimaient un « ras-le-bol de toujours être ceux qui doivent faire le plus d’effort », ou encore un « manque de temps et d’argent ». Un autre a avoué « ne pas saisir l’importance de la gestion des cadavres, puisque avoir quelques morts c’est habituel ».

Deux séances suffisent pour dégeler une situation

Le conseiller a orienté la réflexion de chaque participant sur les problèmes qui lui paraissaient importants à corriger, en le poussant à « prendre conscience de ce qui ne fonctionnait pas » et « à souligner les points d’amélioration ». Chaque éleveur a établi un plan d’action personnalisé avec des objectifs à atteindre concrètement dans les trois à six mois. Passé ce délai, la deuxième visite du conseiller coach a permis de vérifier si le changement avait été réalisé.

Une demi-journée d’accompagnement a suffi à entraîner des évolutions significatives, comme en témoigne l’éleveur qui évoquait sa gestion des animaux morts. « Avant, ils finissaient par la trappe dans un bac ouvert à l’extérieur. J’ai bien compris les risques si les animaux étaient infectés. La solution a été très simple à trouver : il m’a suffi de créer un système de passe-plat et de conserver dans la trappe l’animal mort emballé dans un sac, le temps de terminer ma tournée ». D’autres participants ont fait des améliorations externes (clôture de la zone professionnelle, achat de systèmes de désinfection) et interne (sas sanitaire en transformé en trois zones, achat de vêtements et chaussures jetables supplémentaires pour les visiteurs externes).

Redonner les clés pour dépasser ses propres blocages

Au fil du suivi, les réserves ont cédé la place à une compréhension plus profonde et à une acceptation du besoin d’amélioration. Initialement la majorité des éleveurs évoquait « un manque de visibilité sur la situation de l’influenza pour changer quoi que ce soit à l’heure actuelle » et « des obstacles financiers et techniques ».

Ils ont mis en place leur plan d’actions, rapidement et à moindre coût : réutilisation de matériel recyclé la plupart du temps et intervention de quinze minutes à une journée maximum pour opérer les changements les plus marquants.

En replaçant l’éleveur au centre, le succès de la démarche NetPoulSafe témoigne de l’importance de développer des accompagnements personnalisés qui aboutissent à une biosécurité efficace et économique, tout en générant une satisfaction et une motivation sur le long terme.

Justine Grillet (grillet@itavi.asso.fr)

 

C’est quoi NetPoulSafe

Le projet européen NetPoulSafe, piloté par l'Itavi, vise à promouvoir les mesures d’accompagnement qui améliorent l’observance de la biosécurité en aviculture. Il est conçu pour stimuler l’échange de connaissances entre les acteurs européens. Ces mesures ont été collectées et testées en Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pays Bas et Pologne.

En France, six fermes pilotes-tests ont accepté d’être accompagnées pendant six mois par des séances individuelles et personnalisées. Dix autres éleveurs ont participé à des accompagnements collectifs dans des groupes de discussion.

Les mesures les plus efficaces sont diffusées auprès des éleveurs et de leurs conseillers, via les partenaires des sept pays du projet et leurs réseaux professionnels. Des vidéos, cours en ligne, guides de bonnes pratiques et d’autres ressources sont partagées sur la plateforme www.netpoulsafe.eu

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